Anthologie par Eric Lefèvre
On peut finalement se demander à quoi sert d’ajouter des mots, quand l’oeuvre est telle qu’elle n’en a pas besoin.
De plus, ce que Jacques Pasquier nous offre de manière anthologique, cet automne à Coutances, impressionne. En tout cas m’impressionne. Et cela m’impressionne depuis plusieurs années déjà. Davantage encore depuis cet été, et les rares belles journées d’août que nous avons passées ensemble à préparer ce rendez-vous coutançais.
La maison-atelier
Pénétrer dans ce lieu est toujours pour moi une fête. Dès le vestibule, des pièces de sa collection sont là disposées à la manière d’un cabinet d’amateur : une encre d’André Mare, une lithographie d’André Masson, un étonnant portrait-miniature de notre peintre par son ami Salesse, une nature morte de Tastemain, des paysage de Géo Lefèvre, de Rame et de Toutain…
Dans la salle à manger, sous le regard hypnotique de statues africaines, l’émerveillement continue devant les toiles des amis de Pasquier. Ils ont pour noms : Pier Brouet, Marianne Van der Linden, Gaudérique Grand, Duhazé, Véronique Sablery, Thierry Farcy ou Jean-Marc Léger... Un portrait de Jacques par Jean-Claude Salesse encore, et l’immense statue en chêne d’Alain Tanguy, Femme debout, dominent l’ensemble. A côté, un petit salon syrien nous rappelle les origines de l’un des grands-pères de l’artiste.
C’est dans la grande pièce, assis autour de la table, que nous imaginons tous les deux cette exposition.
Mettre en regard des oeuvres nées il y a cinquante ans avec d’autres, parmi les plus récentes, sans négliger ni le travail de sculpteur, ni celui de graveur. Choisir des travaux qui témoignent de la volonté profonde d’un homme d’atteindre étape après étape, « série après série », la plénitude d’une expression personnelle sans renier pour autant ses héritages.
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